Résultats Eurotunnel 2003
Eurotunnel renforce sa position de leader du marché dans une année difficile
Eurotunnel propose un profond changement dans le secteur ferroviaire transmanche
Progrès significatifs dans les initiatives stratégiques
- Propositions faites aux gouvernements français et britannique et aux parties prenantes du secteur pour résoudre les problèmes structurels de l'industrie du transport transmanche
- Mise en œuvre d'un nouveau service de fret ferroviaire prévu pour début 2005
- Un nouveau terminal intermodal à Folkestone prévu en 2005
Renforcement de la position de leader du marché
- Hausse de 4 % du trafic camions ; gain de deux points de part de marché à 43 %
- Maintien à 47 % de la part de marché pour le service voitures
- Augmentation de quatre points de la part de marché pour le service autocars à 36 %
- Excellence de la qualité de service
Résultats financiers
- Baisse de 5 % du chiffre d'affaires total due à la baisse de 11 % du chiffre d'affaires de l'activité navettes, comme prévu à la fin du premier semestre
- Des charges d'exploitation maîtrisées
- Bénéfice d’exploitation de 248 millions d’euros
- Un taux moyen des frais financiers de 4,9 %
- Une réduction de dette en 2003 de 219 millions d'euros
- Une perte nette de 44 millions d'euros, avant dépréciation exceptionnelle
- Dépréciation exceptionnelle de 1,8 milliard d'euros
Eurotunnel, l'exploitant du Tunnel sous la Manche, publie ce jour les résultats de l'année 2003.
Richard Shirrefs, Directeur Général du Groupe, a déclaré :
"2003 a été une année rude en raison de conditions de marché difficiles et d'une forte concurrence tarifaire. Notre excellente qualité de service nous a permis d'améliorer nos parts de marché alors que notre préoccupation constante pour accroître la productivité de notre exploitation nous a permis de maintenir nos charges. Nous constatons avec satisfaction la récente augmentation du nombre de passagers d'Eurostar. Nous avons réduit notre dette de 219 millions d'euros supplémentaires, ce qui porte le total de réduction de notre dette depuis la restructuration financière de 1998 à 1,7 milliard d'euros.
L'année dernière à la même époque, nous avions dit que les gouvernements, les réseaux ferroviaires et Eurotunnel devaient travailler ensemble afin d'augmenter le trafic. Il est en effet nécessaire de s'attaquer aux problèmes structurels de l'industrie ferroviaire transmanche, tels que la sous-utilisation d'infrastructures coûteuses, les pertes financières de tous les opérateurs du marché et les relations contractuelles conflictuelles.
Nous avons fait des propositions aux gouvernements français et britannique ainsi qu’aux parties prenantes du secteur qui ont pour objet de stimuler le développement du trafic ferroviaire voyageurs et marchandises, d'améliorer notre rentabilité et sécuriser, une fois pour toute, notre situation financière "
Produit d’exploitation
Le chiffre d'affaires total, d'un montant de 813 millions d'euros, est en baisse de 5 %. Le chiffre d’affaires de l’activité navettes, à 444 millions d’euros, a diminué de 11 %, à taux de change constant, en raison principalement de prix moyens en baisse tant dans l’activité camions que dans l’activité voitures, compensant ainsi l’impact positif de l’augmentation du trafic camions.
Les revenus des réseaux ferroviaires, en légère progression en raison de l’inflation, s’élèvent à 333 millions d’euros. Ils sont toujours protégés jusqu’en novembre 2006 par les paiements des charges minimales d’utilisation garantis par le contrat d’usage
36 millions d’euros de chiffre d’affaires ont été générés en 2003 par les activités hors transport, dont la distribution, les télécoms et les ventes de terrains au Royaume-Uni, cette dernière activité ayant généré 11 millions d’euros de recettes.
Les autres produits, d’un montant de 25 millions d’euros, comprennent notamment la reprise de provision pour grosse réparation. L’augmentation de cette reprise de provision correspond à une augmentation en 2003 des dépenses de réfection à mi-vie de la flotte de navettes.
Les produits d’exploitation s’élèvent à 838 millions d’euros, en baisse de 4 % par rapport à 2002.
Bénéfice d’exploitation
Le résultat d'exploitation fait apparaître un bénéfice de 248 millions d'euros, en baisse de 18 % par rapport à 2002. Les charges d’exploitation sont restées stables à 372 millions d'euros. L’augmentation des primes d’assurances et des coûts de maintenance liés à la réfection mi-vie de la flotte de navettes a été compensée par des réductions de coûts en particulier liées à la baisse des coûts d’énergie. L’augmentation du coût des ventes résulte des ventes de terrains réalisées au cours de l’exercice.
Le poste amortissements et provisions augmente de 6 millions d’euros pour atteindre 205 millions au titre de l'exercice 2003.
Résultat net
Le résultat net avant dépréciation exceptionnelle s'établit à une perte de 44 millions d'euros.
En 2003, les charges d’intérêts nettes s’élèvent à 456 millions d’euros reflétant un taux d’intérêt moyen de la dette de 4,9 %. Les charges d’intérêts de 2002 avaient enregistré une réduction non récurrente de 26 millions d’euros résultant des opérations financières réalisées l’année dernière.
Les rachats de dette effectués en 2003 ont contribué à une réduction des frais financiers de 16 millions d'euros comparé à 2002, hors réduction non-récurrente.
Le bénéfice exceptionnel de 165 millions d’euros résulte de l’achat de trois sociétés de leasing ainsi que du profit généré par les rachats de dettes avec décote importante effectués grâce aux recettes des opérations de leasing.
L'évaluation des actifs immobilisés du Groupe a été effectuée conformément à la norme IAS 36 (équivalente à la norme FRS 11 applicable au Royaume-Uni) qui prévoit la comparaison de la valeur nette comptable des actifs avec la valeur actuelle des projections de flux d'exploitation prévisionnels. L’application de cette norme au 31 décembre 2003 fait ressortir une valeur d’utilité des actifs inférieure de 1,8 milliard d’euros à la valeur nette comptable. La dépréciation exceptionnelle qui ressort au 31 décembre de cet exercice traduit la réduction des flux futurs d’exploitation établie à la lumière des résultats de 2003 et de leurs conséquences sur la capacité d’endettement du Groupe , ainsi que de la hausse des taux de marché. Cette dépréciation exceptionnelle, enregistrée au compte de résultat, vient en réduction des capitaux propres et réduira d’environ 25 millions d’euros les futures charges annuelles d’amortissement. Elle n’a pas d’impact sur la situation de trésorerie du Groupe ni sur les Conventions crédit. Le résultat net après dépréciation exceptionnelle est une perte de 1,889 milliards d’euros.
Trésorerie et couverture des intérêts
La trésorerie d’exploitation s’élève en 2003 à 446 millions d’euros. L’essentiel de la réduction par rapport à 2002 est dû à la diminution des revenus de l’activité navettes, le reste étant dû à des variations de change et des fonds de roulement.
Les dépenses nettes d’investissements ont diminué, passant de 63 millions d’euros en 2002 à 35 millions d’euros en 2003. Ainsi, le flux de trésorerie nette après investissements s’élève à 411 millions d’euros.
Le taux de couverture des intérêts après investissements (trésorerie d’exploitation après investissement rapportée à la charge nette d’intérêts) est de 90 %. Il est à comparer à un taux de couverture de 102 % en 2002, lequel incluait une réduction non-récurrente de 25 millions d'euros résultant des opérations financières réalisées l'année dernière.
Opérations financières
Le taux moyen des intérêts de la dette (9 milliards d'euros) a été de 4,9 % en 2003. Aucun instrument de la dette ne vient à échéance avant 2006.
Au cours de l'année 2003, Eurotunnel a racheté trois sociétés de leasing en Angleterre, dégageant un montant de 35 millions d'euros en numéraire. Ces montants et le solde en numéraire disponible des opérations antérieures ont permis le rachat ou remboursement de 219 millions d'euros de dettes. Ces opérations ont réduit la charge d'intérêts annuels de 6 millions d'euros.
Développement stratégique
Profond changement dans le secteur ferroviaire transmanche
Eurotunnel a présenté aux gouvernements français et britannique et aux parties prenantes du secteur des propositions visant à résoudre de façon durable les difficultés structurelles rencontrées par l’ensemble des opérateurs du transport ferroviaire transmanche. Ces propositions font l’objet d’un communiqué séparé.
Un service de traction ferroviaire
La demande déposée par Eurotunnel pour obtenir une licence d'opérateur ferroviaire est en cours d'instruction au Secrétariat aux Transports et une décision est attendue de façon imminente. A partir de début 2005, Eurotunnel propose de tracter des trains entre Bâle et Dollands Moor, empruntant le corridor fret reliant Milan (Italie), Bâle (Suisse), Metz (pour les connections vers l'Allemagne et l'Europe de l'Est), Dourges et le centre de l’Angleterre. Des clients potentiels ont déjà manifesté leur intérêt pour ce service.
Ce service devrait comprendre cinq trains par semaine dans chaque sens en 2005 et augmenter jusqu'à trente trains par semaine et par sens en 2008.
L'introduction de ce nouveau service de fret ferroviaire devrait réduire les temps de voyage jusqu'à une journée complète par rapport aux liaisons par bateau en mer du Nord et procurer de substantiels avantages au plan environnemental en transférant le fret de la route vers le rail. Eurotunnel explore activement d'autres possibilités de liaisons de fret ferroviaire.
Plate-forme intermodale
Eurotunnel démarre la construction d'une plate-forme fret intermodale, permettant pour la première fois à des trains de fret au gabarit continental standard d'accéder au marché britannique. Le nouveau terminal FIRST (Folkestone International Rail Freight Services Terminal) qui devrait être opérationnel en 2005 se situera à proximité des installations Eurotunnel existantes sur le site de Folkestone. Ce terminal constituera le seul accès possible au Royaume-Uni pour ces wagons ferroviaires continentaux.
Au démarrage, le Terminal intermodal pourra absorber jusqu'à quatre trains par jour et par direction. Il sera équipé de matériel de manutention adapté aux remorques de transport combiné, aux caisses mobiles de grande capacité et aux conteneurs classiques transportés sur wagons plats conventionnels.
Si le trafic suscité par ces deux premiers projets se développe comme prévu actuellement, cela pourrait générer une contribution nette de l’ordre de 18 millions d'euros multipliant presque par deux la contribution provenant des niveaux actuels de trafic de trains de marchandises. Toutefois, ces nouveaux services sont également conçus pour stimuler l'intérêt pour le fret ferroviaire transmanche et encourager d'autres opérateurs à développer des services. Ceci permettrait d'accroître encore la contribution globale du fret ferroviaire.
En conclusion, Charles Mackay, Président du Conseil Commun, a déclaré :
"Bien que les commentaires deviennent plus optimistes sur les perspectives économiques générales pour 2004 , il n’y a toujours pas de signe d’amélioration sur le marché transmanche. Ce marché reste déprimé et la concurrence tarifaire intense. Il est donc difficile à ce stade de prévoir quand la reprise de notre activité navettes interviendra.
Nous avons formulé des propositions pour résoudre les problèmes structurels rencontrés actuellement par l'industrie ferroviaire transmanche. La construction du tunnel sous la Manche a nécessité du courage, de la détermination et une volonté politique. Nous avons besoin aujourd'hui d'un plus de chacun de ces ingrédients pour tirer définitivement le meilleur de l'un des grands succès de l'ingénierie du 20ème siècle. "
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